visions d’exil

festival du 10.11.17 au 18.11.17

L’atelier des artistes en exil avec le Palais de la Porte dorée / Musée National de l’Histoire de l’Immigration

expositions, concerts, performances, projections, ateliers, débats, rencontres...

Pour passer de zone occupée en zone libre sous l’Occupation, des femmes et des hommes prenaient des risques, payaient sans garantie d’arriver à bon port, flirtaient avec la mort. On organisait des filières d’évasion pour échapper à la répression et aux persécutions. Franchir la terrible frontière qui découpait la France en deux relevait de l’engagement, de l’attachement à des valeurs fondamentales telles que la liberté, l’égalité, le droit aux peuples de disposer d’eux-mêmes.

C’est la même nécessité vitale qui aujourd’hui pousse des millions de personnes à quitter leur pays pour rejoindre une zone de liberté, une zone d’«humanité», le même espoir qui dirige des millions de pas. Prêts à tout supporter, à tout accepter, se livrant à des vendeurs de mort, les survivants endurent encore les politiques inhospitalières des pays choisis pour refuge, les affres administratifs et la difficulté à communiquer dans une langue qu’ils ne parlent pas. Parmi ces réfugiés, certains sont des artistes. Eux aussi ont échappé à l’insoutenable et tentent d’exister ailleurs.

Art et exil entretiennent une relation très ancienne. La culture française est ainsi pétrie d’influences venues d’ailleurs, portées par des artistes qui ont fui des guerres et des gouvernements. Les artistes, parce qu’ils racontent le monde et l’Histoire, de tout temps provoquent l’opprobre et l’admiration. Les artistes opèrent des déplacements. Par nature en exil, ils se déplacent et déplacent notre vision.

Visions d’exil cherche à embrasser la question de l’exil par un festival pluridisciplinaire qui décline des propositions artistiques très diverses, des temps de réflexion et des rencontres professionnelles. Comment passe-t-on de l’autre côté, abandonne-t-on une partie de soi et pénètre-t-on les méandres d’une nouvelle langue, donc d’une nouvelle façon de penser ? Les artistes du festival sont originaires de Syrie, d’Afghanistan, d’Iran, de Palestine, du Soudan, de Côte d’Ivoire, du Mali, de Gambie ou d’Azerbaïdjan…, ils sont demandeurs d’asile ou réfugiés, arrivés en Europe depuis peu ou depuis plusieurs années. D’autres artistes, non exilés, racontent aussi l’exil.

Judith Depaule et Ariel Cypel


Visions d’exil est à l’initiative de l’atelier des artistes en exil et organisé avec le Palais de la Porte Dorée. Depuis janvier 2017, l’association, a pour mission d’agir en direction d’artistes réfugiés sur le territoire français afin de les aider à continuer leur pratique artistique.

Visions d’exil s’inscrit dans l’événement Welcome ! – migration et hospitalité du 21 septembre au 24 novembre 2017, proposé à l’occasion des 10 ans du Musée national de l’histoire de l’immigration www.histoire-immigration.fr/welcome